LA BELLE ESCALADE

Ah! La belle Escalade, Savoyards, Savoyards,
Ah! La belle Escalade, Savoyards, gare, gare.

1
Allons, citoyens, de grand coeur (bis)
Réveillon ici notre ardeur (bis)
Pour chanter les exploits
Des vaillants Genevois
Du temps de l'Escalade,
Savoyards, Savoyards,
Du temps de l' Escalade,
Savoyards, gare, gare.

2
Ce fût en mil cix cent et deux (bis)
Qu'on vit ces Savoyards furieux (bis)
Dans l'ombre de la nuit
Violer notre réduit
Ah! La belle Escalade,
Savoyards, Savoyards,
Ah! La belle Escalade,
Savoyards, gare, gare.

3
Une vieille au poing vigoureux (bis)
Prit sa marmite sur le feu (bis)
Sans attendre plus tard
Coiffa un Savoyard
Du temps de l'Escalade,
Savoyards, Savoyards,
Du temps de l' Escalade,
Savoyards, gare, gare.

4
Nous qui chantons d'un coeur joyeux (bis)
La gloire de nos chers a!ieux (bis)
Cherchons à notre tour
D'imiter leur amour
Ah! La belle Escalade,
Savoyards, Savoyards,
Ah! La belle Escalade,
Savoyards, gare, gare.
 

Un pétardier un peu après (bis)
Voulant s'approcher de trop près (bis)
La coulisse, dit-on
L'envoya chez Caron.

Un jésuite très furieux, (bis)
Exhortait les moins valeureux, (bis)
Avec un passeport
A passer chez les mort.

Pendant un bruit si étonnant, (bis)
Bèze dormait profondément, (bis)
Quand le jour fût venu,
Il les vit tous pendus.

Nous qui chantons d'un coeur joyeux, (bis)
La gloire de nos chers aïeux, (bis)
Tâchons à notre tour,
D'imiter leur amour.

---et just ensuite comme dernier refrain---

Ah, la belle Escalade
Genevois, Genvois
Ah, la belle Escalade
Genevois Cette fois !

Cé què l'aino

1
Cé què l'aino, Le Maître dé bataille,
Qué se moqué et se rit dé canaille,
A bin fai vi pé on desandoné,
Qu'il étivè Patron dé Genevei
2
Y sont vegnu le doze de dessembro,
Pè onna nè assé naire que d'ancro,
Y étivé l'an mil six san et dou
Qu'y veniront parla on pou trei tou
3
Petits et grands ossis en sevegnance,
Pé on matin d'onna bella demanze,
Et pè on zeur qu'y fassive bin frai,
San le Bon Di, nos étivon to prai.
4
Dedian sa man, Il y tin la victoire.
A lui solet en démure la gloire.
A to zamai Son Saint Nom sai bégni!
Amen, amen, ainsi, ainsi soit-y!

VIELLE CHANSON

1
Par une nuit bien froide et sombre,
C'était en mil six cent et deux,
Les Savoyards en grand nombre,
Commandés par Brunaulieu,
S'en vinrent pour prendre la vieille Genève,
Qui dormait bien fort des deux yeux
2
Dans les fossés,
Père Alexandre, Encourageait les plus peureux,
Qui par ce soir de décembre,
Grelottaient à qui mieux mieux,
Et n'osaient point prendre la vieille Genève,
Qui dormait bien fort des deux yeux
3
Déjà les échelles dressées
Voient grimper les plus courageux;
Les murailles sont passées,
Et les Savoyards joyeux,
Croint enfin tenir notre vieille Genève,
Qui dormait toujours des deux yeux.
4
Mais voici la ronde qui passe
Près du mur où ces vaillants preux,
Cachés en étroit espace,
Attendaient que Brunaulieu
Leur eût crié : "Sus à la vieille Genève,
tandis qu'elle dort des deux yeux".
5
Aussotôt l'on donne l'alarme,
Et les citoyens valeureux,
Saisissant leurs bonnes armes,
Chassent l'ennemi honteux
De n'avoir pu prendre la vieille Genève
Qui ne dormait plus des deux yeux.
6
Charles-Emmanuel, aux Tremblières,
Attendait le succès heureux,
De l'attaque aventurière,
Qui devait combler ses voeux,
Mais il n'eut point l'heur de venir dans Genève
Et s'en fut colère et piteux.

Ch. Pesson
 

[Retour]   © Pascal Aeschlimann Dernière mise à jour: 21 février 1999